Somalie : la piraterie entre t'elle dans une nouvelle ère ?

La piraterie en Somalie a t'elle encore des beaux jours devant elle ?  Selon les faits avérés ses dernières semaines, la réponse serait plutôt affirmative. C'est devenu un vrai business où les spécialistes font de prévisions . D'ailleurs, on prédit déjà 150 millions de dollars de rançons récupérés pour l'année 2011 par les pirates.


A la différence des années précédentes, les pirates sont devenus plus audacieux et ont changé de fait de modus opérandi.


Ils sont devenus plus violents , comme les faits relatés suivants le montrent  ::
  1. Le 29 septembre 011dernier, les pirates somaliens ont tenté d'attaquer le vraquier chypriote Pacific Express à 300 milles des côtes kenyanes devant Mombasa. Selon le modus operandi habituel, ils sont arrivés à bord d'esquifs rapides puis sont montés à bord pour prendre l'équipage en otage. Celui-ci, constitué de 26 marins philippins et ukrainiens, avait réussi à s'enfermer dans la citadelle du navire et a pu appeler au secours la frégate italienne Andrea Doria, qui croisait à proximité. A la différennce des actes précédents, les pirates ont alors, mis le feu au navire, en espérant sans doute que l'équipage serait obligé de quitter la citadelle. Ils ont rapidement pris la fuite quand ils ont vu l'Andrea Doria s'approcher. Les marins ont été ensuite rapidement évacués à bord de la frégate et ramenés à Mombasa. 
  2. L'enlèvement de Judith Tebbutt et l'assassinat de son mari au Kenya,  cet acte démontré comme une nouvelle tendance éventuelle des activités des pirates. Ces nouveaux agissments se sont transformés en une véritable menace à long terme de la criminalité dans les zones côtières de la Corne de l'Afrique. Les pirates ont de fait démontrés leur audace et leur faculté à pouvoir sévir au Kenya et même plus loin à  Djibouti, au Yemen sur la terre ferme. Les étrangers et plus précisément les occidentaux sont devenus leurs cibles prioritaires.
  3.  il y a 2 semaines déjà,   le voilier d'un couple de plaisancier français est pris d'assaut par des pirates somaliens dont le mari Mr Christian Colombo est mort lors de cet attaque dans des circonstances non encore élucidées. 

Berbera, l'avenir du Somaliland

Le port de Berbera exporte près de 2 millions de têtes de bétail par an. Il est la principale source de revenus du Somaliland. La région autonome entend en faire un port incontournable dans la Corne de l'Afrique.

Le port de Berbera fait face à la mer Rouge. La chaleur dans cette ville du Somaliland est assommante. Le thermomètre flirte avec les 40 degrés. «Cela fait deux ans qu'il n'a pas plu», raconte un chauffeur de taxi. Le paysage est désertique: du sable à perte de vue, quelques buissons ça et là, et une route goudronnée qui relie l'aéroport à la ville.

De midi à 16h, Berbera ressemble à une ville fantôme. Il fait trop chaud pour faire quoique ce soit. Les maisons se succèdent sans une âme qui vive. Parfois quelques chèvres ou un chameau se baladent sur la route. Après la traversée d'un cimetière de bateaux, il apparaît: le port.

Des troupeaux, encore des troupeaux

Berbera est la première source de revenus du Somaliland. Cette région fait son beurre sur l'exportation de bétail. Chèvres, vaches, chameaux, moutons... Depuis 2008, près de deux millions de têtes de bétail sont envoyées chaque année de l'autre côté de la mer Rouge, vers les pays du Golfe. L'Arabie saoudite est le principal client. Les Emirats arabes unis et le Qatar achètent également de la viande congelée.

«Tous ces animaux, c'est mon commerce», confie Mahmud Ahmad Yussef, berger de 28 ans. «C'est un bon travail. Le Somaliland n'offre pas beaucoup d'opportunités d'emplois. Avec ces animaux je gagne environ 250 dollars par mois», se réjouit-il.

Sur les 3,5 millions d'habitants du Somaliland, 55% vivent du pastoralisme. Berbera représente donc une aubaine pour ces bergers nomades.

Tant et si bien que le gouvernement de la région autonome a mis les moyens pour professionnaliser le secteur. Avec l'aide de l'Union européenne, une école vétérinaire a été inaugurée à quelques kilomètres de Berbera. Après trois ans d'études, les jeunes vétérinaires peuvent mettre leurs connaissances au profit du marché de l'exportation.

«Notre école a été créée pour répondre à un besoin urgent», explique Thomas Bazaru Sanga, directeur de l'établissement. «Le secteur pastoral du Somaliland est tourné vers l'exportation. Or, depuis la guerre civile, il n'y avait plus de cadres pour le gérer. Pendant la guerre, le secteur de l'éducation ne fonctionnait plus. Nous avons donc relancé cela en fondant cette école et en formant des cadres qui pourront moderniser l'activité pastorale.»

Chaque année plusieurs milliers d'animaux sont traités dans l'école vétérinaire de Berbera. Etudiants et bergers y font leurs armes pour plus tard. «Nos élèves font leur pratique à Berbera. Ils sont tout à fait familiers avec cet endroit. Et une fois leur cursus terminé, ils mènent rapidement des activités d'export», se satisfait le directeur.

De grands projets pour Berbera

Le gouvernement du Somaliland a de grandes aspirations pour son port. A terme, il voudrait en faire le deuxième de la Corne de l'Afrique et le principal concurrent de Djibouti.

«Le port de Berbera est une fenêtre sur le monde. Il offre des capacités incroyables au Somaliland. Si nous les utilisions à plein, nous pourrions développer bien d'autres secteurs», affirme Mohammed Abudllahi Omar, ministre des Affaires étrangères.

Le gouvernement a déjà lancé des travaux pour améliorer les routes et ressusciter le «corridor de Berbera». Il faut relier le port aux pays limitrophes qui pourraient être intéressés par une alternative à Djibouti.

«L'Ethiopie et ses 80 millions d'habitants sont juste à côté de nous. Si ce pays utilisait Berbera, ne serait-ce que pour exporter la moitié de ses marchandises, alors cela pourrait grandement changer la donne économique de la région», se réjouit le ministre.

En réalité, l'Ethiopie exporte déjà 20% de son commerce par Berbera. La création du Soudan du Sud offre également de nouvelles perspectives au port. «On peut imaginer que Berbera sera une option intéressante pour le Sud s'il désire s'émanciper du Nord pour ses exportations», ajoute Mohammed Abdullahi Omar.

A travers son port, le Somaliland exporte aussi des peaux, de la myrrhe et de l'encens. Le gouvernement entend continuer dans cette voie pour diversifier les activités. En 2009, Berbera rapportait 75% du revenu annuel du Somaliland, qui s'élevait à 35 millions d’euros.

Par Laleix

Solidarité : Rapprochement humanitaire entre le Somaliland et la Somalie

  Deux délégations somalilandaises se sont rendus en Somalie pour apporter une aide humanitaire aux victimes de la famine à Mogadiscio ainsi que pour les déplacés notamment dans les camps de réfugiés au Kenya.

L'aide était principalement destinée aux enfants  et les femmes enceintes touchés par la malnutrition. Elle était composé de nourriture et de médicaments .

Le ministre du commerce, Ahmed Khalif Abdirizaq, a déclaré  que le gouvernement du Somaliland a lancé un appel de solidarité et ainsi pu recueillir 700 000 $ pour lutter contre la famine en Somalie. L'argent recueilli a été largement à l'intérieur du pays, à l'exception des 0,5% qui vient de la diaspora.

 
La délégation à Mogadiscio était composé notamment du grand poète et écrivain Muhammad Ibrahim Warsame (Hadrawi),   Jamal Ibrahim Aydid, Sheikh Muhammad Shugri Jama et Ahmed Mohamed Adan.

 L'autre partie aux camps de réfugiés du Kenya est composé de Sh. Khaliil Abdillahi Ahmed, le ministre du Commerce, Cheikh Mohammed Ahmed et Mohammed Adan Shigri Dagal.