Etats-Unis : Un tribunal fédéral condamne l'ex-Premier-ministre et Général des armées de Syad Barré

Ce jugement pourrait être perçu comme un clin d’œil à la situation actuelle en Somalie, à la veille d'un tournant majeur pour sortir de la crise politique qui a perduré une vingtaine d'année, Mohamed Ali Samatar l'ex-Premier-Ministre et général des armées du régime du dictateur Syad Barré a été condamné ce mardi 28 août 2012 par la Court de justice du district de Fairfax en Virgnie.

Général Samatar à la droite du dictateur Syad Barré
En effet, sept somalis avaient intenté un procès devant un tribunal fédéral d'Alexandrie contre Samatar, qui était l'ex-Premier ministre et général du régime du dictateur Syad Barré  et qui vit aujourd'hui en Virginie

 
Par conséquent, le juge américain a pris la décision de l'octroi d'indemnités compensatrices de 21 millions de dollars par l'ancien Premier ministre de la Somalie à sept personnes qui avaient intenté une action contre lui , affirmant qu'il avait torturé et tué son propre peuple.

Ce jugement de Fairfax contre Mohamed Ali Samatar  arrive à la fin d'une bataille juridique de huit années  qui avait même atteint la Cour suprême américaine pour décider du jugement délicat sur le territoire somalien. 

Par ailleurs, ce procès avait pris une autre dimension lorsque plusieurs associations et mouvances israéliennes s'étaient opposés à ce procès craignant l'ouverture probable d'autres procès et poursuites contre certains de leurs ressortissants sur le sol américain pour des faits commis en Palestine par exemple.


La poursuite a ainsi donc convaincu la court de justice que Samatar avait personnellement ordonné les massacres et la torture de membres de clans minoritaires en Somalie et commis des crimes de guerres.

les plaignants à la sortie de la court de Justice
Lors du procès, Mohamed Ali Samatar avait reconnu devant la Court de Justice les allégations de crime de guerre intentés contre lui et avait plaidé la maladie pour avoir la relax.

L'heure est peut être arrivée aux ex-dirigeants somaliens de solder les crimes commis pour permettre à la Somalie d'entamer une nouvelle ère ?

Quelles seront les implications régionales du décès de Mélès Zenawi ?



L'évolution des événements aux cours des prochaines semaines en Ethiopie ont le potentiel d'affecter  l’environnement politique, économique et de sécurité des pays de la Corne de l’Afrique et cela pour les années à venir.

Le décès de Mélès place  d’abord l’Ethiopie dans  une phase de transition politique problématique. Pour Patrick Ferras, directeur de l’Observatoire de la Corne de l'Afrique, il lui semble que   « Le système survivra à Meles Zenawi, parce que la Constitution précise clairement qui a les pouvoirs. L'opposition étant, soit à l'étranger, soit pratiquement inexistante sur le plan parlementaire, le système va rester tel quel et fonctionner de la même manière jusqu'à 2015, aux prochaines élections ».http://www.rfi.fr/emission/20120822-patrick-ferras-directeur-observatoire-corne-afrique

Les inquiétudes régionales sont nombreuses 

Au-delà de la politique intérieure éthiopienne ,  la question qui se pose aussi est le rôle  et le leadership que pourrait endosser son successeur à l’échelle régionale en Afrique de l’Est.

En effet, cela soulève d'intéressantes perspectives, notamment en termes de relations avec les voisins clés de l'Ethiopie , par rapport à ses interventions en Somalie ou de ses négociations avec l'Egypte et le Soudan concernant l'utilisation des eaux du Nil.

Cependant, une transition de leadership à Addis-Abeba représente une opportunité pour l'engagement international pour promouvoir la réconciliation entre l’Ethiopie et l’Erythrée au sujet des problèmes de  frontière entre les  deux pays . Mais aussi, il y’a le risque que l'Érythrée considère que ses intérêts seraient  mieux servis en attisant une instabilité au cours de cette phase de transition de l'Ethiopie, ou à l’inverse  qu'Addis-Abeba cherche à anticiper un tel mouvement pour  intervenir en Érythrée.

A l’échelle internationale

L'absence diplomatique de Meles se feront également sentir au sein de l'Union africaine, où il avait eu une présence clé dans les négociations multilatérales dans la région et internationale, par exemple, entre le Soudan et le Sud-Soudan, ou au-delà, par exemple sur le changement climatique ou du rôle d’intermédiation entre l'Afrique et le G8 ou le G20.