La Chine prépare des investissments massives en Ethiopie

Des représentants de 31 compagnies chinoises sont arrivées en Ethiopie pour mener à bien des études d'investissements dans différents secteurs.  Ils s'intéressent particulièrement à la ville de Dire-Dawa . En effet, ces délégués qui sont arrivés le mercredi dernier vont  mener une étude de faisabilité dans cette ville. On parle en effet, de la reprise du rail éthiopio-djiboutien et de sa prolongation dans d'autres villes, voir  à d'autres pays.

Deuxième ville du pays après Addis-Abeba , Dire Dawa a été fondée en 1902 lorsque le train de Djibouti a atteint cette région.  Etant donné que le chemin de fer ne pouvait pas atteindre la ville de Harar à cause de sa plus haute altitude Le passage  du traina conduit à ce que Dire Dawa devienne un centre important du commerce entre le port de Djibouti et la capitale Addis-Abeba.

La visite des représentants des entreprises chinoises a été induite par le Premier ministre Meles Zenawi lors de sa visite officielle en  Chine le mois dernier.

Chronologie de la Somalie de 1887 à 2011

1887: création du Somaliland, protectorat britannique, dans cette région disputée depuis le XIXe siècle entre l'Egypte, la Grande-Bretagne et l'Italie. 
1905: naissance de la Somalie italienne. 
1936: avec l'Ethiopie et l'Erythrée, la Somalie est intégrée dans l'Afrique orientale italienne de Mussolini. 
1940: la Grande-Bretagne évacue le Somaliland... 
1941: ... puis le réoccupe, ainsi que la Somalie italienne et l'Ogaden (Ethiopie). Elle administrera cet ensemble pendant 9 ans. 
1948: la Grande-Bretagne cède l'Ogaden à l'Ethiopie. 
1950: l'ONU place le pays sous tutelle italienne. 
1960: proclamation de l'indépendance. 
1969: le général Syad Barre s'empare du pouvoir. 
1975: la Somalie se range dans le camp soviétique en échange d'une aide militaire. 
1977-78: la "guerre de l'Ogaden" contre l'Ethiopie, soutenue par l'URSS, se solde par un échec pour la Somalie. Celle-ci rompt avec Moscou. 
1990: la capitale se soulève contre le dictateur Syad Barre. 
Janvier 1991: le général Syad Barre est renversé par les rebelles du Congrès de la Somalie unifiée. Ali Mahdi Mohamed devient chef de l'Etat. 
Mai 1991: le Mouvement national somalien proclame l'indépendance du Somaliland (ancienne Somalie britannique). 
Novembre 1991: Ali Mahdi Mohamed est renversé par son allié, le général Mohamed Farah Aïdid 
1991-1992: les affrontements entre clans et une sécheresse catastrophique provoquent une sévère famine. 
Décembre 1992: George Bush (père) lance l'opération militaro-humanitaire "Restore Hope", placée sous l'égide de l'ONU. Elle comptera jusqu'à 38 000 hommes dont 28 000 Américains. 
Mai 1993: les Nations unies prennent le relais (Onusom II). 
Juin 1993: Une embuscade fait 24 morts parmi les Casques bleus. L'ONU lance une offensive contre le général Aïdid. 
Octobre 1993: 18 soldats américains sont tués. Le président Bill Clinton annonce le retrait progressif des troupes américaines. 
Mars 1994: départ des derniers soldats américains.  
1995: fin du retrait des 8 000 derniers Casques bleus. Le pays est divisé en plusieurs régions contrôlées par des factions militaires qui se combattent les unes les autres. 
1996: Hussein Mohamed Aïdid succède à son père à la mort de ce dernier. 
1998: le Puntland (nord-est du pays) s'autoproclame région autonome. 
2000: la conférence d'Arta, sous l'égide de l'ONU, est aussi dénuée de résultat que les douze accords de paix précédents.  
2002: ouverture d'une nouvelle conférence de réconciliation nationale à Eldoret, sous l'égide de l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement, organisation régionale de la Corne de dl'Afrique). 
Juillet 2003: la Conférence de réconciliation aboutit à un projet de charte nationale prévoyant le fédéralisme. 
2004 
Janvier: un accord entre les chefs de guerre aboutit à la création d'un parlement intérimaire.
Août: le parlement de transition est inauguré à Nairobi (Kenya), lieu des pourparlers, les conditions de sécurité n'étant pas réunies pour qu'il siège en Somalie.
Octobre: Abdullai Yusuf Ahmed, président de l'Etat régional du Puntland, est élu président de la Somalie par les parlementaires réunis à Nairobi.
Novembre: le nouveau président nomme un Premier ministre, Ali Mohamed Gedi.
Le Bureau maritime international s'inquiète de la hausse significative, depuis le début de l'année, des actes de piraterie au large des côtes somaliennes. 
Mai 2005 : en visite à Mogadiscio, le premier ministre Ali Mohammed Gedi échappe à un attentat qui fait 15 victimes. 
2006 
Février : Création à Mogadiscio d'une " Alliance pour la restauration de la paix et contre le terrorisme " (ARPCT) par des ministres et chefs de guerre soutenus par les Etats-Unis.
Le Parlement somalien de transition se réunit à Baidoa, ouvrant sa première session en Somalie depuis son retour d'exil du Kenya.
Mars : début des affrontements violents opposant les seigneurs de la guerre regroupés dans l'ARPCT à des miliciens de l'"Union des tribunaux islamiques" de Mogadiscio.
Juin : après quatre mois de combats, les milices des tribunaux islamiques prennent Mogadiscio. Cheikh Hassan Dahir Aweys est nommé à la tête du Conseil des tribunaux islamiques.
Juillet : Hassan Dahir Aweys appelle à la " guerre sainte " contre l'Ethiopie, qui soutient le gouvernement de transition réfugié à Baidoa.
4 septembre : gouvernement de transition (TFG) et tribunaux islamiques signent un accord de paix provisoire. L'Union africaine adopte un plan de déploiement d'une force de paix de l'Autorité intergouvernementale de développement (IGAD), regroupant sept pays d'Afrique de l'Est.
24 septembre
: Kisimayo, la troisième ville de Somalie, tombe aux mains des combattants islamistes.
1er novembre : échec des pourparlers de paix entre le gouvernement de transition et les tribunaux islamiques, qui contrôlent un tiers de la Somalie.
24 décembre : l'Ethiopie annonce officiellement son entrée en guerre et bombarde les positions tenues par les tribunaux islamiques.
28 décembre : les troupes éthiopiennes entrent dans Mogadiscio; les combattants des Tribunaux islamiques prennent la fuite et se replient sur Kisimayo, fief de l'aile la plus radicale du mouvement, les "Chebab". 
2007 
1er janvier : les islamistes fuient le port de Kisimayo, le dernier bastion qu'ils contrôlaient, devant l'avancée des troupes éthiopiennes.
7 janvier : début d'une série de raids américains dans le sud du pays contre des islamistes liés, selon Washington, à Al-Qaida.
20 février : le Conseil de sécurité de l'ONU approuve le déploiement d'une force de stabilisation africaine (Amisom) qui doit être composée à terme de plus de 8 000 hommes.
Mars : recrudescence de la guérilla à Mogadiscio; déploiement des 370 premiers soldats ougandais de l'Amisom, la force de l'Union africaine.
Installation officielle dans la capitale du du gouvernement, confinés jusque là à Baidoa, ville du centre du pays.
Avril : après une trêve de quelques semaines, reprise de combats à Mogadiscio. Les troupes éthiopiennes et gouvernementales chassent les combattants islamistes des quartiers nord de la ville. Selon le HCR, ces combats ont fait plus de 1000 victimes civiles et 350.000 déplacés.
Juillet-Août : conférence de réconciliation nationale, organisée par le gouvernement de transition (TFG) sans les islamistes.
Septembre : réunis à Asmara sous la houlette des Erythréens, ennemis jurés de l'Ethiopie, les opposants au TFG forment une Alliance pour une nouvelle libération de la Somalie (ARS).
Après quatre mois d'une guerre de harcèlement, les islamistes radicaux (Chebab) lancent une nouvelle offensive sur Mogadiscio.
Octobre : les troupes d'Addis-Abeba dispersent dans le sang une manifestation composée essentiellement de femmes et d'enfants protestant contre l'occupation éthiopienne.
Le nombre de Somaliens dépendant de l'aide humanitaire atteint le chiffre de 1,5 million de personnes, le double de celui de janvier; 3 millions de personnes sont réfugiées à l'extérieur.
Novembre : selon l'envoyé spécial de l'ONU, Ahmedou Ould-Abdallah, la crise humanitaire en Somalie est la pire de toute l'Afrique.  
2008 
Avril : de violents affrontements font des dizaines de morts à Mogadiscio. L'embryon de force de paix de l'Union africaine (2 600 hommes sur les 8 000 prévus) est paralysée.
Prise d'otage, au large de la Somalie, d'un yacht français, le "Ponant".
1er mai
: un raid américain dans le nord du pays fait plusieurs dizaines de morts, dont Aden Hashi Farah " Ayro ", l'un des principaux chefs islamistes.
2 juin : l'ONU autorise l'usage de la force contre les pirates au lage de la Somalie.
9 juin
: un nouvel accord de paix est conclu à Djibouti, sous l'égide de l'ONU, entre le gouvernement intérimaire et une partie de l'opposition. La frange la plus dure (dirigée par Cheikh Hassan Dahir Aweys, ancien leader des Tribunaux islamiques) qui exige le départ préalable des troupes éthiopiennes, rejette cet accord.
22 août : les islamistes reprennent Kisimayo, deuxième ville du pays.
Octobre : trois navires de l'OTAN commencent à patrouiller au large de la Somalie pour une mission d'escorte et de dissuasion face aux pirates sévissant dans la région.
25 octobre : des pirates prennent le contrôle d'un navire ukrainien chargé d'armes.
26 octobre : le gouvernement et l'opposition islamiste modérée s'accordent sur l'entrée en vigueur le 5 novembre du cessez-le-feu et sur le retrait progressif d'ici début 2009 des troupes éthiopiennes présentes depuis 2006.
12 novembre : les islamistes radicaux s'emparent de la ville portuaire de Merka (100 km au sud-ouest de Mogadiscio), un des principaux centres de transit de l'aide humanitaire.
15 novembre : le président somalien, Abdullahi Yousouf Ahmed, reconnaît que le gouvernement contrôle Mogadiscio et Baidoa, mais que "les islamistes ont pris le contrôle de tout le reste".
17 novembre : un supertanker saoudien chargé de 2 millions de barils de brut tombe entre les mains de pirates somaliens dans l'océan Indien.
29 décembre : démission du président de transition, Abdullahi Yusuf Ahmed. Désavoué par la communauté internationale, il avait tenté de démettre le Premier ministre Nour Hassan Hussein qui entendait intégrer les "islamistes modérés" à son gouvernement afin d'isoler les radicaux (Chebabs). 
2009 
25 janvier : l'Éthiopie annonce avoir achevé le retrait de ses troupes.
26 janvier : un nouveau Parlement élargi aux islamistes modérés et à la société civile, prête serment à Djibouti, où il est réuni du fait de l'insécurité à Mogadiscio. Au même moment, les islamistes radicaux (Chebabs) affirment avoir pris la ville de Baïdoa.
30 janvier : Charif Cheikh Ahmed, "islamiste modéré", ancien chef des Tribunaux islamiques est élu président par le Parlement de transition.
18 avril : instauration de la charia (loi islamique).
31 janvier : Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, le chef des "islamistes modérés", est élu président.
23 avril : une conférence de donateurs réunie à Bruxelles décide de lever 213 millions de dollars pour aider la Somalie à se reconstruire.
Mai : les islamistes radicaux (Chebab) lancent une nouvelle offensive sur Mogadiscio.
19 juin : le président du Parlement appelle les pays voisins à intervenir militairement pour contrer l'avancée des islamistes radicaux.
Juillet : plus de de 200 000 habitants de Mogadiscio ont fui les combats en deux mois indique le HCR.
Août : le Burundi envoie un bataillon supplémentaire dans l'Amisom, portant les effectifs de la force de l'Union africaine à 5000 hommes.
Septembre : les Chebab prêtent allégeance à Al-Qaida.
Octobre: les Chebab prennent le contrôle du port de Kisimayo.
Décembre : les Chebab démentent être les auteurs d'un attentat qui a couté la vie à 24 personnes dont 3 ministres. Des centaines de personnes manifestent à Mogadiscio pour dénoncer la violence des insurgés islamistes, un rassemblement sans précédent dans la capitale somalienne en guerre. 
2010
Juillet : les Chebab revendiquent un attentat qui fait 73 morts à Kampala, en Ouganda.
Août : les insurgés islamistes lancent une vaste offensive contre les forces gouvernementales et les troupes de l'Union africaine (Amisom). Le 25, les insurgés organisent une attaque-suicide dans un hôtel de Mogadiscio, près du palais présidentiel. Au moins 30 personnes, dont six députés, sont tuées, tandis que des combats à l'arme lourde se poursuivent en ville.  
2011
Juin : les ONG alertent l'opinion sur la famine qui menace la Somalie en raison d'une sécheresse exceptionnelle dans la Corne de l'Afrique. En juillet, l'ONU demande une aide d'urgence pour affronter la famine. des dizaines de milliers de Somaliens se réfugient en Ethopie et au Kenya.
Août : les Chebab, qui contrôlaient la moitié de la ville, quittent Mogadiscio où sont venus se réfugier 100.000 Somaliens fuyant la sécheresse et la famine.
Septembre-Octobre: 4 ressortissantes étrangères sont enlevées au Kenya. Nairobi incrimine les Chebab.
Octobre: le Kenya lance une offensive dans le sud de la Somalie

Causes et conséquences de l'intervention des forces kenyanes en Somalie ? 1ère Partie

Aujourd'hui, le dimanche 16 octobre 2011, les troupes kenyanes ont traversé la frontière pour entrer en guerre en Somalie dans l'objectif d'attaquer les rebelles shebab islamistes qu'ils accusent d'être responsables de plusieurs et récents enlèvements d'étrangers.

En effet, jeudi dernier deux femmes, travailleuses humanitaires de nationalité espagnoles ont été capturées dans le camp de réfugiés de Dadaab.  En outre,  le mois dernier, une femme britannique et une femme française ont été enlevés dans des stations balnéaires dans deux incidents distincts, portant un coup majeur à l'industrie du tourisme du Kenya.

Les troupes kenyanes ont envoyé un grand nombre de troupes, ainsi que des avions et hélicoptères militaires .

Alors , que pourrait augurer  intervention  kenyane en Somalie ? Est ce que ce serait le début de l'entrée en matière d'autres troupes , notamment américaine et européenne dans l'objectif de stabiliser et de répondre aux besoins humanitaires de la population somalienne ? Et en l’occurrence, quelles en seront les conséquences ?



La démocratie est l'antidote absolu contre la famine

Le Prix Nobel d'économie en 1998 Amartya Sen a démontré, en s'appuyant sur l'étude de la famine au Bengale de 1942-1944, que les famines modernes ne sont pas dues au manque de nourriture, mais plutôt aux inégalités provoquées par des mécanismes déficients de distribution de la nourriture.


Ainsi, le prix des céréales a augmenté de 240 % en un an dans la ville de Baidoa, en Somalie, et celui du maïs de 117 % dans certaines régions d'Ethiopie. Cet emballement des prix, caractéristique des famines, affecte beaucoup plus durement les pauvres que les riches et tue, au final, plus d'enfants que d'adultes.

Avec la meilleure compréhension que l'on a du phénomène des famines, tant sur le plan économique que médical, il n'est pas imaginable de ne pas sécourir les populations concernées.

Cependant, le Somaliland lui est épargné par la famine jusqu'à ce jour parce qu'il a pu mettre en place une bonne gouvernance, une lutte efficace contre l'inflation et la corruption et enfin une certaine transparence sécuritaire. D'ailleurs, l'état somalilandais a demontré  depuis ses 20 ans d'existence , d'énormes et impressionantes qualités  democratiques dans tout son appareil étatique.
De ce fait donc, cette famine en Somalie n'a rien d'inéluctable au regard des infrastructures d'aide humanitaire d'urgence et de la capacité de pression politique dont les pays riches et émergents disposent dans le court terme. Dans le long terme, Amartya Sen démontre qu'il faut soutenir la démocratie qui,  est l'antidote absolu contre la famine.