Situation humanitaire des réfugiés somaliens au Kenya :

Le complexe de réfugiés de Dadaab , au nord-est du Kenya est le plus grand au monde. Il abrite actuellement près de 320 000 personnes, la plupart fuyant le conflit en Somalie, un des pires qui soit. Le camp est surpeuplé. Cependant, le gouvernement kenyan a empêché son agrandissement.

Oxfam Grande Bretagne
Communications Officer, Oxfam Kenya Program

Plus de 2 000 réfugiés affluent chaque semaine. Et cela s’est aggravé avec la sécheresse que connaît la région. Maalim, sa femme et ses quatre enfants sont de ceux-là, partis à la recherche d’un nouveau départ. Ils ont marché et fait du stop pendant 18 jours sur 500 kilomètres avant d’atteindre Dadaab.

Maalim et sa famille, au camp de réfugiés de Dadaab, Kenya. Photo : Oxfam

"Quand nous avons décidé de fuir au Kenya, nous espérions trouver la paix et du secours mais nous n’avons trouvé que de la souffrance, dit-il. Au moins, en Somalie j’avais ma propre maison. Ici, je dois me débrouiller pour construire un abri de fortune."

Avec tant de monde, Dadaab est sur le point d’exploser. Le lieu est divisé en trois camps : IFO, Dagahaley et Hagadera. Tous sont bondés et beaucoup de personnes y vivent dans des conditions épouvantables.

Une parcelle de 12 mètres sur 15 qui abrite normalement une famille somalienne de cinq personnes, accueille ici plus de 15 personnes. Les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes ne disposent pas de leurs propres abris et ont de grandes difficultés à accéder aux toilettes et à de l’eau potable. Les épidémies sont une menace constante.

"Comme les toilettes sont éloignées, certaines personnes vont faire leurs besoins dans les buissons, déclare Maalim. Nous craignons que, lorsqu’il pleuvra, le choléra ne se répande."

Depuis 2008, il n’y a pas eu d’allocation de parcelles aux nouveaux et nouvelles arrivant-e-s à cause du manque de place. Et depuis août 2010, ces dernièr-e-s sont obligé-e-s de s’installer à l’extérieur des camps. Plus de 24 000 personnes ont ainsi trouvé refuge sur un terrain qui appartient à la communauté locale, ce qui a entraîné une forte opposition.

Camp de réfugiés de Dadaab, Kenya. Photo : Linda Ogwell/Oxfam

"Pendant plus de vingt ans, nous avons accueilli les réfugiés dans notre communauté et cela nous en a coûté, déclare Hassan Khalif Mire, un responsable local. Ces gens ont détérioré notre environnement, aggravant notre pauvreté, et pire encore, ils se sont installés sur nos terres de façon illégale."

D’autres arguent que l’économie locale a considérablement bénéficié du camp et des réfugiés. Mais l’afflux de personnes est indubitablement une source de tensions et a augmenté la pression sur les ressources.

Cependant, les réfugiés n’ont pas d’autre choix que de s’installer sur les terres de la communauté locale. Des travaux d’agrandissement du camp, dans une zone connue sous le nom d’IFO II, ont commencé afin de pallier le surpeuplement et d’accueillir les nouveaux arrivants et nouvelles arrivantes. Mais le gouvernement kenyan a stoppé les opérations et refusé d’autoriser l’ouverture du camp, pour de multiples motifs dont les objections de la communauté locale et les menaces sur la sécurité nationale.

Alors que les discussions s’éternisent, des réfugiés comme Maalim continuent de vivre dans des conditions épouvantables et inacceptables, dans l’espoir de bonnes nouvelles de la part du gouvernement.

"Aujourd’hui, ma vie est en suspens : je n’ai qu’à attendre de voir ce qui se passera. C’est une situation sans espoir mais que faire ?"

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